Qu’est-ce qu’une “mort raisonable”? (Le voyageur et son ombre, § 185)
Présidence : Luis de Santiago Guervos
Ma présentation tente de clarifier la position de Nietzsche à l’égard du suicide dans Humain, trop humain – en particulier Le voyageur et son ombre § 185 – et de dégager la critique implicite que le philosophe formule à l’égard de la culture chrétienne. Nietzsche avance l’idée que les religions ont surestimé indûment la valeur de la mort involontaire ou naturelle et il semble défendre, contre les convictions morales dominantes, la légitimité de la mort volontaire ou raisonnable.
La littérature de recherche récente (Stellino 2013) identifie à juste titre des arguments stoïciens en faveur du suicide dans le discours nietzschéen. Des divergences sont néanmoins à souligner, en particulier celle qui concerne la conception de la vie: l’idéal nietzschéen est l’affirmation de la vie, et moins la rationalité (cf. Opinions et sentences mêlées § 401). Ainsi se pose la question morale de savoir dans quelles circonstances l’affirmation de la vie peut légitimer la «mort raisonnable».
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Isabelle Wienand profesora del instituto de Ciencias Humanas, Suiza, Noroeste